Contemporain·Drame

Le piège de l’innocence, Kelley York

TitreLe piège de l’innocence

AuteurKelley York

EditionPKJ

Pages : 336

Prix17,50€

RésuméVic Howard a toujours été transparent, ignoré de tous, même de sa propre mère. Un soir, alors qu’il s’ennuie à une fête, il remarque que Callie, une fille de son lycée, a beaucoup trop bu. Il décide de lui venir en aide.
Au matin, la police sonne chez Vic : Callie a été violée, il est le principal suspect. Du jour au lendemain, il est le centre de l’attention, tous le considèrent coupable. Sauf Autumn, la meilleure amie de la victime, qui compte bien s’allier à Vic pour découvrir une vérité que tout le monde préfère taire.

Mon avis : 

Après avoir beaucoup aimé « Sous la même étoile » et au vu du résumé, je savais que je m’embarquais pour une lecture poignante, sur un sujet difficile avec Kelley York.

Ici il est question de Vic, un adolescent assez solitaire hormis la présence de son ami d’enfance Ben (il me semble). Alors qu’à une soirée il emmène Callie, une fille de son école, bourrée dans une chambre pour qu’elle se repose. Il se retrouve le lendemain accusé du viol de Callie alors qu’il sait n’avoir rien fait. Qui est le coupable ? Telle sera la chose à découvrir dans ce livre. 

Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est qu’on suit la personne accusée à tort du viol. Or, c’est un sujet dont on parle peu : l’impact d’accusations sur des personnes innocentes et accusées à tort. Pour Vic, ça entraine des problèmes avec sa famille puisque sa mère ne le croit pas, mais également à l’école où il se fait harceler car il est considéré d’office comme le violeur confirmé,… Les seuls soutiens de Vic sont son ami d’enfance et une amie de Callie qui vont l’aider à se défendre.

Si le thème des conséquences du viol est bien traité, tant au niveau de la victime du viol (la lenteur des procédures et leur incertitude, le choc psychologique), de l’accusé à tort (culpabilité, envie de se défendre) que des conséquences sociales (harcèlement, rejet, stigmate permanent) , je dois avouer que j’ai été un peu déçue d’avoir deviné assez rapidement qui était le véritable violeur, ainsi que les raisons de la mère de Vic pour l’accuser immédiatement. Peut-être ai-je lu trop de livres et ai-je donc trop de schémas narratifs en tête, mais pour moi, les réponses aux grandes questions du roman étaient évidentes, ce qui m’a gâché l’effet coup de poing des révélations finales. 

J’ai apprécié le personnage de Vic, auquel je me suis beaucoup attachée. C’est un jeune homme solitaire et timide, affecté d’un bégaiement qui ne s’en va pas et qui ne se sent pas à l’aise avec les gens de son âge. Il est profondément juste et ne cherche qu’à faire les choses bien, qu’importe les répercussions que cela peut avoir sur lui, bonnes ou mauvaises. Il se retrouve face à des dilemmes atroces et pourtant, il fait le bon choix, n’en déplaise aux personnes qu’il aime. C’est un personnage très humain et qui mérite tellement plus que ce qu’il a, qu’il ne peut que toucher le lecteur.

Ce roman est un très bon roman sur un sujet encore tabou, qu’il place en première position et non comme « anecdote » de l’histoire. Un joli 17/20.

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