Drame·Erotique·Historique·Romance

FéminiBooks Jour 25 : Libre d’aimer, d’Olivier Merle

TitreLibre d’aimer

AuteurOlivier Merle

EditionXO Editions

Pages464

Prix19,90€

RésuméJuillet 1942.
Elle s’appelle Esther, elle a vingt ans, elle est juive.
Ses parents ont été arrêtés, elle erre dans les rues de Paris, perdue et terrifiée. Alors qu’elle se repose sur un banc, son regard croise celui d’une femme élégante, plus âgée qu’elle, qui fume de longues cigarettes à la terrasse d’un café. Esther ne le sait pas encore mais sa rencontre prochaine avec Thérèse Dorval, l’épouse d’un homme cynique et violent qui collabore avec les Allemands, va bouleverser sa vie.


Mon avis : 

A l’occasion du Feminibooks lancé par Carnets d’Opalyne, qui consiste à publier une vidéo ou un article autour des femmes pendant le mois de mars, j’ai choisi de vous parler de Libre d’aimer : l’histoire de deux femmes pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Libre d’aimer parle de deux femmes amoureuses qui doivent surmonter de nombreux obstacles pour s’aimer à cette époque : la Shoah, les différences sociales, l’homophobie (rappelons que l’homosexualité est dépénalisée depuis 1791 mais est l’objet de législations discriminantes à propos de la majorité sexuelle jusqu’en 1982), et bien sur la guerre.

C’est une relation qui m’a parfois semblée malsaine avec un côté très paternaliste de la part de Mme Dorval envers Esther, presque possessif et infantilisant. Heureusement, par la suite cela change et on voit les personnages évoluer : Esther s’affirme et Mme Dorval se rend compte des réalités de la guerre et de sa condition de privilégiée jusque là. Pour autant, la guerre et ses conséquences sont reléguées au second plan de l’histoire, laissant pleine place à la condition des femmes de l’époque.

Loin d’une histoire classique de résistance ou de vie quotidienne sous l’Occupation, Olivier Merle met en scène des aspects peu décrits dans la littérature : le lesbianisme au début du XXe siècle, avec tout ce que ça implique. Je parle ici du mouvement des garçonnes, né dans les années 1920, à la suite de la Première Guerre Mondiale. Certaines femmes revendiquent alors une égalité avec les hommes et cela passe par le port du pantalon comme arme politique (pour rappel, la législation française interdisait aux femmes de porter un pantalon…jusqu’en 2012 ! Même si cette loi n’était plus appliquée bien avant 2012). Elles veulent l’égalité politique mais également sexuelle et c’est ce qu’on voit dans ce roman. Car Mme Dorval initie Esther au saphisme mais également aux clubs où se rencontrent des femmes homosexuelles, des garçonnes et autres. Avec elles, on découvre le risque que les femmes prennent à être différentes et à souhaiter l’égalité en la revendiquant par leurs habits, dans lesquelles elles sont jugées comme « travesties ».

Outre ce sujet des garçonnes, le roman aborde également celui du traitement des femmes comme « éternelles mineures » de leur père puis de leur mari. Le personnage de Mme Dorval en est l’exemple même : mariée pour l’intérêt de son père puis soumise à un mari parfois violent. Quand enfin elle se révolte, elle est sans cesse ramenée à son statut d’épouse et à son devoir de femme mariée de rester auprès de M. Dorval. Une situation qui fait mal au coeur et ne peut que faire monter des larmes de rage aux lectrices.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture. J’aurai aimé que la guerre soit plus présente, mais je sais que ce n’était pas l’objectif du roman, où l’auteur souhaitait plutôt se concentrer sur la vie des femmes de l’époque.


Vous pouvez retrouver plus d’informations sur les garçonnes dans ce titre de mon ancienne prof d’Université :

  • Les garçonnes : Modes et fantasmes des Années Folles, de Christine Bard, Flammarion, 1998.

Et vous pouvez également retrouver la vidéo du FeminiBooks d’hier, proposée par Karine – La Bouquineuse !

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