Drame·Historique

Un grain de moutarde, de Laïla Ibrahim

TitreUn grain de moutarde

AuteurLaïla Ibrahim

EditionAmazon Crossing

Pages317

Prix9,99€

RésuméLisbeth Johnson a grandi dans le Sud des États-Unis, dans la plantation de coton appartenant à sa famille. Jordan Freedman est la fille de Mattie, esclave et nourrice bien-aimée de Lisbeth. Trois ans après la fin de la guerre de Sécession, Lisbeth et Mattie veillent chacune sur leur foyer tandis que Jordan est institutrice et suffragette. Quand Lisbeth est appelée au chevet de son père mourant, elle se rend sans hésiter à la plantation et se retrouve confrontée à sa famille confédérée, qu’elle a trahie en épousant un abolitionniste. Au même moment, Jordan et Mattie reviennent elles aussi à Fair Oaks, afin de soutenir leur famille, toujours victime d’oppressions.

La suite du Crocus jaune remet en scène les familles Johnson et Freedman, qui se trouvent confrontées à l’injustice qui les a toujours séparées, mais aussi à l’amertume et la violence. Lisbeth, Mattie et Jordan trouveront-elles le courage de délivrer leurs proches et de se libérer elles-mêmes du passé ?


Mon avis : 

Après avoir lu Le crocus jaune, j’ai immédiatement enchaîné avec Un grain de moutarde, qui se passe quelques années après.

Jordan a grandi et est maintenant institutrice, Mattie envisage d’aller retrouver sa nièce Sarah en Virginie, et Lisbeth projette d’aller voir son père mourant avec ses enfants. L’occasion pour chaque personnage de repartir sur les traces du passé. Le grand point fort de ce roman est de continuer à montrer les conséquences de l’éducation donnée aux enfants, mais également les conflits générationnels.

Le personnage de Jordan est surement le plus intéressant. Bercée avec l’histoire de sa mère bravant tous les dangers pour s’enfuir et la sauver, elle estime que désormais les Noirs n’ont plus de combat à mener et qu’elle doit combattre pour le droit de vote des femmes. En retournant en Virginie avec sa mère, elle se confronte à la réalité de l’esclavage qu’a vécu Mattie, mais également aux conséquences réelles de l’abolition de l’esclavage. Et tout n’est pas aussi parfait qu’elle le pensait : les droits des Noirs ne sont pas toujours respectés, la guerre de Sécession est encore très présente dans les esprits, et cela se voit aussi au sein de la famille confédérée de Lisbeth. On a des personnages qui ont vécu la guerre de plein fouet et en sont ressortis changés. La défaite des Etats esclavagistes est prégnante et se ressent dans les actions et propos des personnages comme une blessure importante qui retrace bien la réalité de cette période.

Si le premier volume traitait de l’esclavage, celui-ci aborde avec beaucoup de justesse et plus de violence le sujet de la guerre de Sécession et de ses conséquences. J’ai trouvé cet aspect historique très bien traité, c’est moins naïf que le premier tome, tout en restant profondément positif avec le désir de changer les choses et de voir la société évoluer. Pour cela, Laïla Ibrahim n’a pas hésité à mettre en avant des personnages enfantins qui représentent la confiance en l’avenir et permettent d’alléger le propos grâce à leur innocence.

On a là un second tome plus profond que le premier et plus sombre également. Mais l’autrice conserve son côté addictif et plein d’espoir qui fait qu’on ne ressort pas du livre en étant déprimé mais en ayant foi en l’avenir.

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