Bien-être·Drame

Les jours brûlants, de Laurence Peyrin

TitreLes jours brûlants

AuteurLaurence Peyrin

EditionCalmann-Lévy

Pages324

Prix20,50€

RésuméÀ 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection.
Et puis… alors qu’elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l’insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s’en tire avec des contusions, mais à l’intérieur d’elle-même, tout a volé en éclats. Elle n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu’elle leur fait peur.
Alors elle s’en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas.
C’est là, dans la Cité du Péché, qu’une main va se tendre vers elle. Et lui offrir un refuge inattendu. Cela suffira-t-il à lui redonner le goût de l’innocence heureuse ?


Mon avis : 

J’avoue que je ne sais pas trop comment commencer cette chronique car même après quelques jours, je ne sais toujours pas si j’ai aimé ma lecture ou non…

Laurence Peyrin raconte l’histoire de Joanne, une femme des années 70 à qui tout sourit et qui n’a jamais connu la violence. Elle vit tranquillement avec son mari et ses deux enfants. Ses seuls conflits se résument à ses prises de becs occasionnels avec sa fille féministe qui n’approuve pas le fait que sa mère se contente d’être femme au foyer. Lorsque Joanne se fait agresser, son monde se fissure et elle n’arrive pas à accepter cette violence. S’ensuit une fuite en avant pour échapper à ses pensées, à sa nouvelle manière de voir le monde, aux paroles de l’agresseur qui l’a traité de « pute » et de « connasse ». Une fuite qui commence par une fuite du foyer familial, de la ville, une disparition en somme…

J’ai apprécié l’histoire et la mise en avant de ce qui peut pousser les gens à disparaître volontairement. Laurence Peyrin prend le temps d’analyser le traumatisme que peut créer l’irruption de la violence là où on ne l’attendait pas. Même si j’ai trouvé la fin prévisible et guère novatrice, force m’a été de constater qu’elle était parfaite pour ce personnage brisé qui tente de se reconstruire.

En revanche, je n’ai pas réussi à m’attacher à Joanne ou aux autres personnages. En étant ainsi dans la conscience de l’héroïne, difficile de ne pas avoir l’impression de l’entendre se plaindre sans arrêt. Ce sentiment était pourtant ambivalent car ses plaintes et sa manière de ressasser participent à faire comprendre au lecteur la spirale dépressive dans laquelle elle s’enfonce et contre laquelle elle ne peut rien. Je vois donc l’intérêt narratif mais j’ai tout de même eu du mal à apprécier ma lecture. De plus, le livre est du point de vue de Joanne donc on s’intéresse majoritairement à elle, mais j’ai eu l’impression que tout le reste manquait d’approfondissement alors qu’il y avait des personnages intéressants comme l’éveil féministe Brianna, les autres danseuses, ou même Silas. Je n’ai d’ailleurs que très peu compris ce personnage et sa relation avec Joanne. J’ai compris son intérêt pour l’évolution de Joanne, mais je me dis que d’autres personnages déjà présents auraient tout aussi bien pu le faire et être plus intéressant.

L’ambivalence de mon sentiment tient vraiment au fait que je comprends chaque choix de l’autrice pour l’évolution des personnages et de l’histoire, mais que je n’arrive pas à y adhérer et à les apprécier. J’ai donc terminé ce roman en étant perturbée, ne sachant pas si j’aime ce roman ou pas, et c’est encore le cas aujourd’hui… Je dirais que c’est un bon roman, qui reste en tête longtemps, mais qui n’était peut-être pas pour moi.

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