Contemporain·Romance

Darius le Grand ne va pas bien, d’Adib Khorram

Titre : Darius le Grand ne va pas bien

Auteur : Adib Khorram

Edition : Akata

Pages : 343

Prix : 16.99

Résumé : Darius Kellner parle mieux le klingon que le farsi. Et comme si sa vie sociale proche du néant n’était pas assez compliquée à gérer, il jongle tant bien que mal entre sa propre dépression et les critiques incessantes de son père. Mais quand ses parents lui annoncent un voyage en Iran, son quotidien bascule… Là-bas, il apprend à connaître son grand-père souffrant, sa grand-mère aimante et le reste de sa famille maternelle. Mais surtout, il rencontre Sohrab, le garçon qui va bouleverser sa vie. Avec lui, il apprend que des meilleurs amis n’ont pas à parler pour se comprendre. Sohrab l’appelle « Darioush » – la version perse de son prénom – et pour la première fois, Darius se sent accepté et lui-même.


Mon avis : 

Il est assez rare d’avoir des romans sur l’Iran et sur la dépression, écrits par des personnes concernées, Darius en fait partie. 

Darius est un adolescent d’origine iranienne, en surpoids, atteint de dépression et homosexuel. Il ne connait sa famille iranienne que par Skype, a une relation très compliquée avec son père (atteint lui aussi de dépression) et se fait harceler à l’école. Alors que son grand-père est atteint d’une tumeur, Darius et a famille vont aller pour la première fois en Iran pour les rencontrer. Là-bas, Darius va découvrir ses origines, un autre mode de vie, et surtout se découvrir lui-même. 

L’histoire est intéressante car l’auteur décrit la vie dans un pays que l’on voit peu en littérature adolescente. On y découvre l’Iran loin de l’image qu’en renvoie la télévision, où la guerre, le terrorisme etc sont la base. Ici, c’est la famille et la vie du quotidien qui prime. Darius s’y épanouit et c’est un aspect très tendre de l’histoire que j’ai beaucoup apprécié. J’y ai découvert la culture iranienne et notamment les pratiques de taarof qui m’ont bien fait rire tant cela semble à des années-lumière de ce que je connais et comme ça me mettrait mal à l’aise de devoir le pratiquer ! 

L’autre aspect intéressant est l’omniprésence de la dépression de Darius avec tout ce que cela entraîne : la prise de médicaments, les réactions des personnes qui ne comprennent pas que ce soit une maladie, l’impact sur le quotidien et les relations avec les autres. Parler de la dépression est important car c’est trop souvent vu comme « un coup de mou » alors que c’est plus profond que ça et que c’est parfois difficile à déterminer soi-même ce qui déclenche les épisodes dépressifs. L’auteur, en faisant de son personnage principal et de son père des personnes atteintes de dépression, il replace la dépression dans le domaine du médical, du génétique et du scientifique, au même titre que d’autres maladies. 

Darius est un jeune homme que j’ai bien aimé suivre, le voir s’ouvrir aux autres et à ses origines m’a touchée. Il évolue vraiment tout au long du livre, pas juste avec un élément déclencheur mais bien par petites touches. Sa relation avec Sohrab est belle et se développe aussi par petites touches, ce qui rend le tout plus réaliste que bien des relations dans d’autres romans adolescents.

La plume de l’auteur m’a parfois un peu perturbée car je ne la trouvais pas aussi fluide que je l’aurai souhaitée, mais ça participait à rendre le personnage de Darius plus particulier que s’il avait eu une écriture plus « mainstream ». Le tout donne un roman adolescent singulier mais hautement intéressant et drôle qu’il faut lire !

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