Dystopie·Jeunesse·Romance

Moana 1 : La saveur des figues, Silène Edgar

Titre : La saveur des figues

Auteur : Silène Edgar

Edition : Castelmore

Pages : 280

Prix : 6,90€

Résumé : Moana refuse de mener la vie que voudrait lui imposer son peuple. Dans un futur post-apocalyptique, le monde est en proie à un grand refroidissement et l’humanité est menacée de disparaître. La Polynésie où vit Moana n’échappe pas à cette règle  : elle est recouverte de neige. Selon les règles édictées par son peuple, la jeune fille doit se marier et avoir des enfants au plus vite. Mais il est hors de question pour Moana de suivre ces règles qui ne lui conviennent pas. Une seule solution  : fuir, pour vivre sa vie selon ses propres choix.

Mon avis :

Amis fans de Disney, ce livre n’est pas sur Vaiana, même s’il en porte le nom anglais et que la couverture reprend le motif de la raie en bleu !

Ici, il est question de notre monde dans quelques années. Une vague de froid s’est abattue sur la planète et a tué plus de deux tiers de la population mondiale (un peu comme dans Le Jour d’Après). Moana vit en Polynésie avec sa famille et notamment son arrière grand-mère française qui est née avant la catastrophe et était en Polynésie au moment du drame, avec son enfant à peine né. Dans ce futur, le principal est de procréer pour pouvoir produire plus de nourriture et des suppléments sont offerts aux villages en fonction du nombre d’enfants. Or, procréer implique que les jeunes filles soient mariées très tôt et c’est pourquoi Moana est promise à un homme à ses douze ans alors qu’elle ne rêve que de s’enfuir avec son arrière grand-mère pour découvrir ce monde dont elle lui a tant parlé.

C’est une histoire dans laquelle on peut se retrouver au vu du réchauffement climatique actuel et ça fait peur de voir que ce sont les femmes qui se retrouveront mis au ban de la société, et remises sous le joug masculin, au rôle unique de procréatrices de vies. Le gouvernement, avec les pleins pouvoirs de la peur instaurée par la catastrophe, se permet de manipuler les populations par l’octroi de nourriture, le droit de vie ou de mort sur les personnes âgées et ment sur l’état du monde pour empêcher les populations de communiquer et se révolter.

La narration se fait du point de vue de Moana et si j’ai bien aimé le personnage, je n’ai clairement plus douze ans car nombreuses de ses réflexions et façons de parler m’ont fait lever les yeux au ciel face à tant de naïveté. Heureusement, elle gagne beaucoup en maturité au fil du roman, découvre le début de la puberté et le regard des hommes, ce qu’elle ne connaissait pas dans son village très protégé. C’est en grande partie grâce à son arrière grand-mère que Moana trouve la force de quitter le cocon familial. Grâce aux images et aux souvenirs qu’elle a implanté en elle et à la promesse de retrouver Paul, l’arrière grand-père, disparu au moment de la catastrophe. J’ai trouvé cette histoire secondaire très touchante (bien que la fin m’ai paru tirée par les cheveux).

On a donc ici un très bon premier tome de saga jeunesse, avec des enjeux qui montrent aux jeunes la place des femmes dans la société et la nécessité de préserver la nature. Malgré un peu de manichéisme par moment et une narration trop enfantine pour moi, j’ai passé un très bon moment de lecture. Je ne sais pas si je lirai la suite en revanche car selon moi le premier tome peut être lu comme un tome unique.

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