Contemporain

Les possibles, de Virginie Grimaldi

Titre : Les possibles

Auteur : Virginie Grimaldi

Edition : Fayard

Pages : 378

Prix : 19.50€

Résumé : Juliane n’aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s’installer chez elle, à la suite de l’incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences. Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock à fond, tapisse les murs de posters d’Indiens, égare ses affaires, cherche son chemin. Juliane veut croire que l’originalité de son père s’est épanouie avec l’âge, mais elle doit se rendre à l’évidence : il déraille. Face aux lendemains qui s’évaporent, elle va apprendre à découvrir l’homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves. Tant que la partie n’est pas finie, il est encore l’heure de tous les possibles.


Mon avis :

J’avais eu une révélation et un coup de coeur pour Et que ne durent que les moments doux, j’espérais donc tellement de ce nouveau roman… Peut-être un peu trop ?

Dans ce nouveau livre, Virginie Grimaldi suit Juliane alors que son père vient vivre chez elle suite à l’incendie de sa maison. Pour Juliane, la cohabitation après des années de relation difficile avec Jean n’est pas simple : ils ne se comprennent pas. D’autant plus que Juliane doit gérer le handicap de son fils, et le début de démence de son père. J’ai bien aimé cette histoire de relation entre un père et sa fille, qui se redécouvre dans l’adversité. Cela m’a fait penser à un mélange entre La chambre des merveilles de Julien Sandrel, et le dernier roman d’Aurélie Valognes, Le tourbillon de la vie. C’est peut-être ce mélange qui m’a finalement déçue car cela a rendu tout trop prévisible. Je m’attendais au grand bouleversement qu’avait provoqué en moi son précédent roman et j’ai donc été attristée de trouver cette nouvelle histoire si simple, presque banale dans l’univers littéraire actuel.

Si l’histoire ne m’a pas convaincue par sa simplicité, j’ai en revanche été très touchée par le personnage de Juliane qui me ressemble beaucoup. C’est une femme qui a grandi entre ses deux parents et sa soeur, poussée à faire le lien dans cette famille déchirée. Cela lui a occasionné des problèmes d’alimentation et un besoin de sans cesse arrondir les angles entre les gens. Elle tient pourtant avec ses failles, pour sa famille et parce qu’elle a appris à faire avec : elle est ronde ? et alors ? Elle le sait, en souffre, mais n’a pas besoin qu’on le lui rappelle. Elle permet également d’aborder le handicap du point de vue du parent : peut-on prôner la différence, l’acceptation, et en même temps vouloir que son enfant soit le plus « normal » possible pour lui éviter des souffrances ? Pus que la maladie du père, c’est le personnage de Juliane qui m’a marquée et touchée au plus profond.

Je suis ressortie de ce livre sans trop savoir quoi en penser, partagée entre la déception de l’histoire et le choc de m’être à ce point reconnue dans un personnage. Je ne dirai pas que c’est son meilleur livre (pour moi ça restera celui sur la maternité), mais je ne peux pas nier qu’il plaira à beaucoup de monde de par la sensibilité avec laquelle son traités certains sujets.

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