Coup de coeur·Drame·Historique

Le pavillon des combattantes, d’Emma Donoghue

Titre : Le pavillon des combattantes

Auteur : Emma Donoghue

Edition : Les Presses de la Cité

Pages : 336

Prix : 21€

Résumé : 1918. Trois jours à Dublin, ravagé par la guerre et une terrible épidémie. Trois jours aux côtés de Julia Power, infirmière dans un service réservé aux femmes enceintes touchées par la maladie. Partout, la confusion règne, et le gouvernement semble impuissant à protéger sa population. À l’aube de ses 30 ans, alors qu’à l’hôpital on manque de tout, Julia se retrouve seule pour gérer ses patientes en quarantaine. Elle ne dispose que de l’aide d’une jeune orpheline bénévole, Bridie Sweeney, et des rares mais précieux conseils du Dr Kathleen Lynn – membre du Sinn Féin recherchée par la police. Dans une salle exiguë où les âmes comme les corps sont mis à nu, toutes les trois s’acharnent dans leur défi à la mort, tandis que leurs patientes tentent de conserver les forces nécessaires pour donner la vie. Un huis clos intense et fiévreux dont Julia sortira transformée, ébranlée dans ses certitudes et ses repères.


Mon avis : 

Ce roman aura surement été celui qui m’a le plus marquée en 2021. Une vraie claque. 

Attention, âmes sensibles s’abstenir car ce roman, bien que magistral est très dur émotionnellement. On y suit Julia, une infirmière du service maternité de Dublin en 1918, pendant la guerre et l’épidémie de grippe espagnole. Difficile de ne pas retrouver un contexte qu’on connait trop bien depuis 2 ans maintenant. On se rend compte à quel point l’Histoire est cyclique et c’est à la fois effrayant et encourageant de lire là car finalement on s’est sortis de la grippe espagnole. Rien qu’avec le contexte, Emma Donoghue nous plonge dans une ambiance angoissante, pesante, où le traumatisme de guerre et la mort ne sont jamais loin. On est petit à petit enfermés dans un huis clos où Julia se retrouve seule pour gérer les patientes malades du service maternité. Ne cherchez pas une grande intrigue dans ce roman, c’est uniquement la vie et parfois la mort, de ces femmes sur le point d’accoucher. On suit leurs histoires, leurs espoirs et leurs peurs, qui font parfois écho à celles de Julia. On suit cette infirmière parfois impuissante face à la hiérarchie établie et à l’insuffisance de moyens. 

Julia c’est une femme pas plus forte qu’une autre, qui s’occupe de son frère traumatisé de guerre quand elle rentre chez elle, et de ses patientes malades quand elle est au travail. Rapidement, elle prend Bridie sous son aile et une amitié commence à naître entre les deux jeunes femmes. Bridie nous permet d’entrevoir, en plus de la guerre et de la maladie, la pauvreté irlandaise de l’époque et le système de foyer. Son innocence apporte un peu de légèreté à ce roman si poignant et c’est important car elle permet aux lecteur.ice.s de respirer pour mieux replonger ensuite. Avec Julia, elles forment un binôme touchant, et s’apprennent mutuellement sur leur réalité difficile. 

Si j’avais vu venir la fin, elle m’a tout de même tiré des larmes tant tout le livre m’avait maintenue sous pression et m’avait émue. Je n’ai de cesse, depuis, de le recommander à tout le monde mais en avertissant de l’énorme implication émotionnelle que demande de ce roman. Si vous êtes prêt.e.s à vous lancer, surtout s’il vous plait, n’hésitez pas car vous ne le regretterez pas…

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